Athlète confronté à des pensées négatives illustrant l'impact de l'auto-handicap sur la performance sportive

Discours interne et stratégie d’auto-handicap : un frein à la performance sportive et scolaire

Dans les années 1970, les psychologues Edward Jones et Steven Berglas ont mis en lumière un mécanisme psychologique subtil mais puissant : l’auto-handicap (self-handicapping). 

Selon leurs travaux, certaines personnes, face à une situation de performance, vont inconsciemment saboter leurs chances de réussite en créant des obstacles. Ce phénomène s'amplifie particulièrement dans les milieux sportifs ou scolaires, où l’exigence de résultat est forte.

Stratégie d’auto-handicap : de quoi parle-t-on ?

L’auto-handicap est une stratégie d’auto-protection. Souvent inconsciente, elle consiste à créer des obstacles ou à trouver des excuses avant une situation de performance (un match, un examen, une compétition), afin de préserver son estime de soi en cas d’échec

Plutôt que de prendre le risque de se confronter à un résultat décevant qui remettrait en cause ses capacités, on préfère inconsciemment se dire : « Si j’échoue, ce n’est pas parce que je suis incapable, mais parce que j’étais fatigué, pas prêt, ou mal préparé. En d’autres termes, mieux vaut échouer à cause d’une excuse que réussir avec le risque de ne pas être à la hauteur.

Cette stratégie défensive s’exprime à travers notre discours interne — cette voix intérieure qui commente, doute, encourage ou rabaisse — et peut avoir des effets délétères sur la performance.

Les différentes formes d’auto-handicap

L’auto-handicap peut prendre plusieurs formes, plus ou moins visibles :

  • L’auto-handicap comportemental : c’est le plus flagrant. Il s’agit, par exemple, de procrastiner, de ne pas s’entraîner, de veiller tard la veille d’un match ou d’un contrôle.
  • L’auto-handicap affirmé (ou revendiqué) : ici, la personne met en avant des obstacles extérieurs : « Je suis fatigué aujourd’hui », « Je n’ai pas eu le temps », « Je ne suis pas dans mon assiette ».
  • L’auto-handicap cognitif : plus subtil, il se manifeste à travers un discours interne négatif, du doute, ou une focalisation sur les échecs passés. Ce type d’auto-handicap mine progressivement la confiance en soi.

Toutes ces formes ont un point commun : elles visent à préserver l’image de soi face au jugement (réel ou perçu) des autres, mais surtout face à soi-même.

Auto-handicap et performance sportive : un duo incompatible

Chez les sportifs, notamment les jeunes en phase d’apprentissage ou de compétition, l’auto-handicap est un véritable frein à la progression. Pourquoi ?

  • Baisse de l’investissement : en se préparant mal ou en se limitant volontairement, l’athlète ne met pas toutes les chances de son côté.
  • Renforcement des croyances limitantes : plus le comportement auto-handicapant est répété, plus il devient une habitude et renforce la peur de l’échec.
  • Cercle vicieux : un mauvais résultat lié à un auto-sabotage (ex. pas assez d'entraînement) devient une preuve que l’on n’est "pas fait pour ça", ce qui alimente encore plus le discours interne négatif.

Ce mécanisme peut toucher tous les niveaux, du sportif amateur au haut niveau, et être difficile à détecter sans un accompagnement extérieur.

À l’école : un phénomène courant chez les enfants et adolescents

L’école est un terrain propice à l’apparition de l’auto-handicap, notamment chez les jeunes ayant une haute exigence personnelle ou une estime de soi fragile.

Voici quelques signes fréquents chez les élèves :

  • Minimisation de leur implication : « J’ai à peine révisé », même s’ils ont passé des heures sur leurs cahiers.
  • Repli avant les évaluations : peur de poser des questions, absence volontaire.
  • Comportements d’évitement : oublis récurrents du matériel, absences non justifiées.

Ces comportements traduisent souvent une crainte du jugement (des autres ou des enseignants) ou un perfectionnisme bloquant. L’auto-handicap devient alors un mécanisme de défense inconscient. Voir aussi mon article sur la relation parent-enfant dans le sport

La préparation mentale : une solution pour sortir de l’auto-handicap

La préparation mentale joue un rôle clé pour sortir de ces stratégies d’auto-sabotage. Elle vise à aider la personne à :

  • Identifier les pensées limitantes : prendre conscience du discours interne négatif.
  • Renforcer la confiance en soi : grâce à des outils concrets de visualisation, d’ancrage et en s’appuyant sur des réussites.
  • Développer des routines de performance : pour favoriser un engagement authentique sans excuses anticipées.
  • Modifier le rapport à l’erreur : en apprenant à intégrer l’échec comme une étape de progression et sortir du perfectionnisme paralysant.

Parmi les approches complémentaires, la thérapie linguistique – ou travail sur le langage intérieur – s’avère particulièrement pertinente. En analysant et en modifiant le discours que la personne tient sur elle-même, cette méthode permet de transformer les croyances auto-limitantes en affirmations mobilisatrices.

Ce travail en profondeur sur le langage mental permet ainsi d’aligner les intentions avec les actions, pour sortir durablement du cercle vicieux de l’auto-handicap.

En résumé

L’auto-handicap, qu’il soit comportemental ou cognitif, est une stratégie de protection psychologique souvent inconsciente. Elle touche aussi bien les sportifs que les élèves, et freine la performance à long terme. Heureusement, des solutions existent pour s’en libérer, notamment grâce à la préparation mentale.

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